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Des corvées de jardinage au lieu des heures de colle : une initiative exemplaire contre le décrochage scolaire

Au collège Pierre Mendès France, dans le 20e arrondissement de Paris, les sanctions scolaires prennent une forme atypique et éducative. Plutôt que de recourir aux traditionnelles heures de colle, l’établissement propose aux élèves dissipés de réaliser des tâches de jardinage. Cette initiative, menée depuis trois ans en partenariat avec l’association Veni Verdi, vise à limiter le décrochage scolaire tout en sensibilisant les jeunes à la nature, au respect de l’environnement et à l’importance du travail manuel.

Une ferme urbaine comme terrain pédagogique

Sur un terrain de 4 500 m² aménagé en ferme urbaine, les élèves ont accès à un potager, 200 arbres fruitiers, une mare et même un poulailler. Ces espaces verts offrent un cadre apaisant, loin des bancs de l’école, où les jeunes peuvent cultiver des légumes, déplacer de la terre ou entretenir les plantations. Les tâches confiées sont adaptées au profil de chaque élève : une activité physique pour les enfants ayant besoin de se défouler ou une tâche minutieuse pour ceux qui doivent travailler leur concentration.

Cette ferme pédagogique n’est pas qu’un espace de sanction. Elle devient aussi un lieu d’apprentissage ludique, où des notions d’agriculture, d’écologie et de citoyenneté sont transmises. À travers ces activités, les élèves développent le goût de l’effort, apprennent à respecter la nature et retrouvent parfois une motivation perdue.

Des résultats prometteurs

Les effets positifs de cette démarche sont déjà mesurables. Selon Nathalie Couégnas, principale adjointe de l’établissement, « une trentaine d’élèves a pu être rattrapée ». Plus encore, certains jeunes, initialement contraints de participer, reviennent désormais volontairement pour entretenir les espaces verts, soigner les poules ou planter de nouveaux légumes.

Pour Simon Ronceray, co-responsable de la ferme pédagogique, ces retours volontaires sont révélateurs : « Ces enfants retrouvent le plaisir d’apprendre en dehors des cours traditionnels. » Mieux encore, l’expérience a éveillé des vocations : plusieurs collégiens envisagent désormais de se diriger vers les métiers de paysagiste, maraîcher ou horticulteur.

Une initiative saluée et à potentiel national

Cette initiative innovante ne passe pas inaperçue. En octobre 2017, le collège a reçu la visite de Ségolène Royal et Najat Vallaud-Belkacem, alors ministres de l’Environnement et de l’Éducation nationale. Leur présence a marqué l’importance de cette démarche, perçue comme un modèle à suivre pour transformer les punitions scolaires en opportunités éducatives.

Alors que le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, évoque la nécessité de réinventer les punitions scolaires jugées « bêtes et méchantes », l’expérience du collège Pierre Mendès France pourrait inspirer d’autres établissements à travers la France.

Une idée porteuse d’avenir

Au-delà de son rôle dans la discipline, ce projet illustre comment l’environnement scolaire peut évoluer pour répondre aux besoins éducatifs et sociaux des jeunes. En offrant un espace où effort et nature se conjuguent, le collège contribue à renforcer les liens entre les élèves et leur environnement, tout en leur ouvrant de nouvelles perspectives d’avenir. Cette réussite démontre qu’il est possible de réinventer l’éducation, en alliant bienveillance, créativité et respect de l’environnement.

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