Dans cet article, je vais vous expliquer comment organiser vos travaux de jardinage tout au long de l’année en suivant un calendrier mensuel adapté.
Comme tout bon jardinier ou toute bonne jardinière, une bonne planification est essentielle pour ne pas se laisser déborder, surtout au printemps ! L’hiver, en particulier, est une période clé pour préparer votre année au jardin.
Planifier son année au jardin : l’hiver ❄️
Janvier : le mois des préparatifs !
L’année débute doucement au jardin, avec la plupart des plantes en dormance. Bien que la nature soit au repos, c’est le moment idéal pour vous mettre à l’abri et planifier la saison à venir. Prenez un carnet, asseyez-vous confortablement, et commencez à organiser vos projets.
- Concevoir le plan d’aménagement et de culture : C’est le moment de dessiner l’aménagement de votre jardin, verger ou potager. Planifiez l’emplacement des plantations, anticipez les associations et les rotations de cultures. Pour vous aider, consultez mes articles dédiés : « Comment créer un jardin en 7 étapes ? » et « Comment faire son plan de culture au potager ».
- Trier et renouveler votre grainothèque : Profitez de cette période pour passer commande chez vos semenciers, en privilégiant des graines libres et bio. Pensez aussi à trier vos graines et à échanger avec d’autres jardiniers.
Février : la reprise en douceur
En février, les travaux reprennent tranquillement. C’est le moment de :
- Réparer ou installer des structures au jardin
- Tailler quelques plantes
- Faire vos premières commandes en pépinière
- Démarrer vos premiers semis en intérieur ou sous abri
Pour ne pas vous disperser, je vous conseille de créer un rétroplanning que vous imprimez chaque mois. Cela vous permettra de garder une vue claire sur les travaux à accomplir semaine après semaine.
Avec une bonne organisation et des outils comme le rétroplanning mensuel, vous serez prêt.e à démarrer la belle saison du bon pied !
Planifier son année au jardin : le printemps 🌸
MARS, LE PRINTEMPS ARRIVE À GRANDS PAS
En mars, le jardin commence doucement à se réveiller à l’approche du printemps. Les bulbes et les arbres en fleurs annoncent la belle saison, et la liste des tâches à réaliser au jardin s’allonge progressivement !
Reprise des plantations
Bien que certaines plantations, comme celles des arbres et arbustes, puissent débuter avant mars, c’est avec l’arrivée du printemps que vous pouvez réellement reprendre la plantation des vivaces, annuelles et arbustes non sensibles au gel. Grâce à la montée progressive des températures, la sève recommence à circuler, favorisant ainsi une bonne reprise des plantes.
Attention toutefois à ne pas vous précipiter : les végétaux fragiles, qui ne supportent pas le gel, ne doivent être plantés qu’à la fin avril ou même à la mi-mai, selon les dernières gelées !
Le temps des semis
Mars marque le début d’une grande activité pour les semis, notamment ceux des légumes du soleil (tomates, courges, courgettes, piments, aubergines), ainsi que de nombreuses fleurs, herbes aromatiques et autres légumes qui seront prêts à rejoindre le jardin en mai.
Organisation des semis
Je vous conseille de tenir un petit carnet où vous noterez la date de semis de chaque variété, ainsi que les dates de germination, repiquage, et pourquoi pas de récolte. Cela vous permettra de dresser un bilan en fin d’année et de recueillir des informations précieuses pour vos prochaines saisons. N’oubliez pas d’étiqueter soigneusement vos semis, car à ce stade, toutes les jeunes pousses se ressemblent !
Entretien et désherbage
À partir de mars, de nombreuses plantes spontanées émergent ou reprennent leur croissance, risquant parfois de prendre le dessus sur vos cultures. Pour moi, il n’existe pas de « mauvaises herbes », seulement des plantes qui poussent au mauvais endroit ou qui entravent nos plantations. D’ailleurs, je laisse certaines zones du jardin sans désherbage (sous la haie sauvage, dans la pelouse, et dans certains coins laissés à l’état naturel), offrant ainsi un refuge précieux à la biodiversité.
Cependant, les espaces cultivés comme les planches du potager, les bordures d’aromatiques et les massifs de fleurs nécessitent un désherbage régulier. Je ne supprime pas tout : certaines fleurs spontanées ont leur place, mais le chiendent, par exemple, est trop concurrentiel pour être toléré.
En avril, les jardiniers marchent sur un fil 😏
Je ne suis pas peu fière de ce jeu de mots ! En effet, en avril, la météo est incertaine, d’autant plus avec le réchauffement climatique. Les températures peuvent rester fraîches, flirtant parfois avec les 0°C la nuit, ou au contraire atteindre des sommets. Et on ne sait plus s’il est temps de planter ses tomates ou non…
Acclimater ses jeunes pousses
Par prudence, je préfère attendre le mois de mai avant de planter en extérieur mes tomates, courges, piments et fleurs annuelles sensibles au gel. Cela ne m’empêche pas de les sortir, mais je les laisse dans leurs pots pour pouvoir les rentrer si besoin. Tout au long du mois d’avril, je les expose progressivement à l’extérieur pour les habituer à leur nouvel environnement. Cette étape est cruciale pour éviter le stress lié au passage d’un intérieur protégé à la vie au jardin, où elles devront faire face à la pluie, au vent, au soleil, ainsi qu’à une biodiversité parfois hostile.
Nourrir son sol
Si vous ne l’avez pas encore fait durant l’hiver, le début du printemps est le moment idéal pour enrichir votre sol au jardin ou au potager avec de la matière organique, afin d’apporter les nutriments essentiels à la croissance des plantes.
Dans mon jardin, toutes les zones cultivées (massifs de fleurs, petits fruits, potager, aromatiques) reçoivent une bonne couche de compost dès le début du printemps. J’ajoute ensuite un paillage organique : de la paille pour les petits fruits et des paillis de chanvre ou de miscanthus pour le potager et les fleurs. À partir de mai, je complète avec des tontes de gazon.
Si vous ne souhaitez pas trop vous compliquer avec l’enrichissement du sol, l’entreprise familiale Fertilaine, dont je suis ambassadrice 😎, propose un excellent engrais naturel à base de laine de moutons ardennais, sous forme de granulés faciles à utiliser et sans risque de surdosage. Vous pouvez vous en procurer ici.
Préparer des potions
Pas de magie noire ici, juste quelques purins naturels pour booster vos plantes et garantir des récoltes généreuses ! Mes préférés :
- Purin d’ortie, riche en azote, pour stimuler la croissance des plantes
- Purin de prêle, pour protéger les cultures des maladies, notamment fongiques
- Purin de consoude, pour encourager la floraison et donc la production de fruits
EN MAI, FAIS CE QU’IL TE PLAÎT !
Mai est le mois de tous les possibles pour les jardiniers et jardinières : les gelées sont derrière nous, les récoltes débutent, et les premières fleurs apparaissent. De mars à mai, c’est comme si le ou la jardinier.ère préparait un grand spectacle, ce sont les mois les plus intenses au jardin, et le show est sur le point de commencer 🤩 !
La fin des gelées
On connaît tous les Saints de Glace, qui marquent la fin des gelées vers la mi-mai (bon, il y en a bien un dernier fin mai, mais il est plutôt symbolique). Pour être honnête, ces dernières années, dans mon jardin protégé, je n’ai presque plus vu de gelées. Mais, par prudence, mieux vaut attendre le 15 mai avant de tout planter à l’extérieur 😉
Modération sur les machines bruyantes
Tondeuse, débroussailleuse, tronçonneuse… Ces machines, avec leur douce mélodie (😵🤬🤯), marquent davantage l’arrivée du printemps que les chants des oiseaux ! Vous voulez soutenir la biodiversité ? Alors, pas de tondeuse avant mai, et ensuite, limitez-vous à une tonte par mois. Idéalement, laissez des zones non tondues tout au long de la saison, qui serviront de refuge et d’habitat pour des insectes précieux comme les papillons, coccinelles et autres alliés du jardin.
Quant à la taille des arbres et des haies, évitez-la entre avril et septembre pour permettre aux oiseaux de nicher en paix 🐣
(Si vous êtes en train de lire cet article, j’imagine que vous êtes déjà sensibilisé, mais n’hésitez pas à rappeler ces bonnes pratiques à ceux qui tondent leur pelouse plus souvent qu’ils ne sortent leur compagne – et qui nous cassent les oreilles chaque week-end.)
Planifier son année au jardin : l’été ☀️
JUIN, LE MOIS DU BONHEUR AU JARDIN
Je n’ai pas de jeu de mots sous la main, mais le message est clair ! Juin, c’est le début de l’été, le moment des récoltes et des récompenses pour le jardinier. C’est vraiment à partir de cette période qu’on commence à voir les résultats de son travail : premières floraisons, croissance vigoureuse des plantes, chaleur et soleil bien présents… Tout est réuni pour profiter pleinement du jardin !
Anticiper les défis au jardin
La meilleure façon d’éviter les problèmes, c’est de les anticiper ! Chaque été devient plus chaud, atteignant des températures record (près de 50°C en plein soleil à l’été 2023). Ces conditions extrêmes dépassent la tolérance de nombreuses plantes, même celles qui aiment la chaleur. Voici quelques astuces pour les aider à mieux s’adapter :
- Installez des poteries d’irrigation, de préférence enterrées, qui serviront de réservoir d’eau et rafraîchiront le sol tout en assurant un bon arrosage.
- Protégez le sol avec un paillage organique épais. Cela limitera l’évaporation de l’eau et stimulera la vie du sol malgré la chaleur.
- Pour les zones les plus exposées, créez de l’ombre avec des plantes ou des voiles d’ombrage, voire des draps en dernier recours.
- Dans les serres, arrosez le sol pour générer de l’humidité et rafraîchir l’espace, en veillant à maintenir une bonne aération afin de prévenir les maladies fongiques.
Planter tout au long de la saison
Même si beaucoup de semis sont déjà en place, n’oubliez pas de pratiquer la rotation des cultures, en particulier au potager. Certaines récoltes se terminent, et pour continuer à en profiter jusqu’à l’automne, il est important de replanter au fur et à mesure. Par exemple, après avoir récolté un oignon, plantez une laitue à sa place.
EN JUILLET ET AOÛT, PAS DE RÉPIT POUR LES JARDINIERS 😉
Juillet et août sont les mois les plus productifs pour les potagers d’été. Manquer cette période serait vraiment dommage ! Les conseils restent les mêmes qu’en juin, mais vous pouvez également donner un coup de pouce à vos plantes en pleine production avec du purin de consoude pour favoriser la fructification et accélérer le mûrissement des fruits.
Préparer la suite : l’automne au jardin 🍁
SEPTEMBRE, LE DERNIER ACTE
On pourrait penser que septembre marque la fin de la saison, mais c’est souvent une extension de l’été avec encore beaucoup de récoltes, de fleurs et de soleil. C’est un mois où le jardin semble tout donner pour finir en beauté !
Prolonger la saison
Pour prolonger les récoltes et profiter des fleurs le plus longtemps possible, veillez à récolter régulièrement et à couper les fleurs fanées. Si vous les laissez produire leurs graines, votre jardin perdra rapidement son éclat. Beaucoup de fleurs, notamment les annuelles, peuvent continuer à fleurir jusqu’aux premières gelées. Alors, profitez-en au maximum !
Les cosmos peuvent fleurir sans difficulté jusqu’aux premières gelées. Pour prolonger leur floraison, n’oubliez pas de retirer régulièrement les fleurs fanées ! Pour ma part, je continue à les couper jusqu’à la fin octobre, lorsque le soleil se fait plus rare. À ce moment-là, je laisse les plantes produire des graines, qui serviront de nourriture aux oiseaux ou se resèmeront naturellement dans le jardin.
Préparer l’automne
Pour bien accompagner le jardin et ses habitants vers l’hiver, plusieurs tâches peuvent être effectuées.
OCTOBRE ET NOVEMBRE : LA FIN DE LA SAISON AU JARDIN
Dans mon jardin, situé en intérieur d’îlot, le soleil ne chauffe plus suffisamment la terre à partir de novembre jusqu’à février. Cela signifie que je ne peux pas cultiver de potager d’hiver, sauf quelques variétés très résistantes comme les choux frisés ou les choux de Bruxelles. À la fin de la saison, je me sens souvent fatiguée, tout comme mon jardin, et c’est alors l’heure pour nous deux de prendre un peu de repos.
Mais avant cela, je veille à bien clôturer l’année : je composte les restes de cultures, je récolte les derniers légumes et j’apporte au sol une belle couche de fumier ou de matière organique pour le nourrir. Ensuite, je laisse le jardin à la faune locale qui, pendant mon « absence », s’en donne à cœur joie. Je ne suis jamais bien loin cependant, souvent derrière une fenêtre avec une tisane faite à partir des aromatiques récoltées durant l’été.
DÉCEMBRE : L’HEURE DU BILAN
Pour bien clôturer l’année et préparer la prochaine, il est utile de faire un bilan de la saison. Prenez le temps de réfléchir à vos récoltes, de noter les éventuels problèmes rencontrés (ravageurs, sécheresse, maladies…) ainsi que les réussites. Demandez-vous aussi si certaines tâches ou cultures vous ont déplu.
Par exemple, pendant les années de grande sécheresse, arroser à la main devient pour moi une véritable corvée, bien que nous ayons une citerne d’eau. C’est physiquement épuisant. Pour améliorer la situation, je pense augmenter le paillage et peut-être installer plus de poteries d’irrigation. Ce bilan est justement l’occasion de noter ce qui peut être amélioré pour l’année suivante et de reproduire ce qui a bien fonctionné !
LE CONSEIL DE MAUVAISE GRAINE
N’oubliez pas d’ajouter cet article à vos favoris ! Cela vous permettra de le consulter chaque mois et de ne rien oublier. Je sais ce que c’est : au début de la saison, on est motivé et on veut bien faire, mais une fois plongé dans le travail, on oublie parfois nos bonnes résolutions ! 😅
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